J+4 – La chronique de Guy

Lundi 19 mai

Transmission très matinale d’un message de nos Handbyckers en direct de Vukovar

Le jour des tunnels !

A pied d’oeuvre pour suivre le Danube au plus près, les émotions se succèdent au rythme des tunnels, parfois bétonnés, souvent à même la roche.

Après quelques petits trous noirs avalés en quelques poignées de secondes, les pincements au coeur, les montées d’angoisse nous submergent lorsque, dans le grand tunnel, « nous plongeons dans les froides ténèbres » ! Tout est noir devant, aussi noir derrière, seul le rougeoiement des nos feux arrière nous rassure… nous ne sommes pas seuls dans ce four !

Cependant on craint de voir surgir le prince des ténèbres quand, tout à coup, nous nous retrouvons sous les douches qui, sans crier gare, s’abattent, tantôt à droite, tantôt au milieu, difficiles à situer avec nos lampes frontales qui portent, en Ile-de-France, à 250m et qui, ici, ont bien du mal à montrer les écueils de la route !

Quant aux habitants croisés dans la journée, il faut entendre leurs « Oh! Françoses. » admiratifs… parce que nous sommes français ou parce que nous allons ainsi jusqu’en France? Même pour Eric, notre précieux spécialiste en langues locales, il n’en sait trop rien. Seule chose sûre, notre manière de pédaler n’est pas ce qui les accrochent en premier, on aurait presque l’impression que pédaler avec les mains est, pour eux, une manière tout à fait naturelle !

Voici maintenant le moment sportif de l’étape : une côte d’au moins 2 kms de 11% par endroit, un moment de volonté à prendre avec patience, puis c’est la descente, rien que du plaisir sauf pour Eric qui ressent au guidon des velléités inattendues de décrocher de la ligne droite !

Tiens, ne serait-ce pas notre véhicule d’assistance arrêté à l’entrée d’une bourgade et dont l’arrière jouxte le panneau de la ville… On peut ainsi lire « L’Europe à Tour » « Dobra ». Milles excuses pour ce jeu de mots facile, nos petites cellules grises étant quelque peu anesthésiées par l’effort.

Il ne reste plus qu’à envahir notre logis du soir, tapi juste après ce panneau, non seulement fort joliment arrangé mais encore donnant sur le Danube et ses pêcheurs dérivant au fil de l’eau.