Dimanche 24 mai – C’est le départ pour St Jacques

Pas très très chaud pour prendre son petit déjeuner à l’extérieur

Hier nous lui en avons acheté un pot chez un apiculteur local (miel aux fleurs de saison, il ne semble). Tout le monde prend son petit déjeuner avec bon appétit. Les croissants de Philippe seront coupés en deux afin que chacun en ait un morceau. Les enfants auront la chance de prendre leur chocolat dans de superbes bols hauts en couleur.

C’est le retour au gite, les cyclistes finissent de préparer leur monture et nous de terminer de rassembler les sacs afin de les charger dans le trafic. Encore un regard sur la carte afin de repérer la route pour aller jusqu’à Vézelay et c’est le départ. Le faux car le vrai est du parvis de la basilique de Vézelay. Il y a quand même un petit pincement au cœur en pensant qu’ils partent pour cinq semaines. Ils sont tous très impatients de partir, cette nouvelle aventure fait l’unanimité dans le groupe. Ils vont se retrouver comme au temps de leur jeunesse où ils partaient en vacances ensemble.

Bernadette et Alexis. En route pour de nouvelle aventure

Nous prenons plein de photos de cet avant départ, d’ailleurs nous faisons un peu l’attraction du village qui en ce jour de vide grenier a multiplié sa population par 100. Photo de groupe des cyclistes. Avec son hanbike Yves suscite énormément de curiosité. Les gens s’arrêtent pour poser des questions, c’est au tour du Jumper et là nous bloquons carrément la route. Voilà ils sont partis pour une vingtaines de kilomètres. Selon les dires de Philippe, ils enquillent directement par une belle montée. Arrivé trop tard, il est très déçu car il aurait aimé prendre quelques photos de l’équipe. Je lui promets de lui en envoyer par courriel.

Ils sont impatients de partir

Nous avons deux petites heures devant nous avant d’aller rejoindre l’équipe de cycliste sur le parvis de la Basilique. Nous allons chiner au vide grenier du village. Nous en repartirons avec quelques bricoles. Un pull beige à 2€ pour Françoise, un photophore style moresque à 3€ pour moi plus une robe à 5€ qui dans un premier temps avait été repérée Françoise. Apres essayage il s’est avéré qu’elle était trop grande et longue pour elle. Les enfants ont eu droit aussi à un petit quelque chose, les vides greniers sont vraiment un paradis pour les enfants. Un cheval Barbie pour Althéa, un dinosaure articulé pour Kilian et des petites voitures pour Yan. Tout le monde semble très heureux de ses emplettes Rappel à l’ordre de Jean-Luc, nous avons un peu trop trainé. Il nous informe que l’autre équipe est déjà presque arrivée à Vézelay.

Merci Mathilde…..

C’est en quatrième vitesse que nous chargeons tout notre petit monde dans les véhicules direction Vézelay. Philippe est là pour nous saluer avant notre départ. Il a été ravi de faire connaissance de tout le monde, je lui promets de parler de lui et de son gite dans notre blog. Il va régulièrement sur Paris, je lui dis que notre porte est grand ouverte et qu’il peut venir lorsqu’il veut. Nous l’accueillerons avec un grand plaisir……

Nous sommes sur la route lorsque que l’un des portable sonne, c’est Serge qui se demande où on est. Eux sont déjà sur le parvis depuis un petit moment. Ils seront obligés de nous attendre car on vient juste de se garer et il reste encore la montée à la Basilique. Jean-Luc, Christine et les enfants prendront la navette électrique. Les petits sont supers heureux.

C’est au pas de course que nous monterons, elle est vraiment très tendue cette montée. Je suis rouge écarlate en y arrivant, ce qui ne manquera pas de faire copieusement rire les enfants qui se moquent en nous disant que nous sommes les dernières.

On est les bonnes dernières

Un petit attroupement s’est créé autour des vélos, Anne-Marie est déjà auprès d’eux. Nous nous faisons grondés par notre manque de ponctualité…. Ce n’est pas grave, j’en profite pour m’éclipser avec Anne-Marie jusqu’à son atelier, je désire acheter une coquille Saint Jacques porte bonheur pour chacun des cyclistes. Je prends le temps de personnaliser chaque coquille. Il y a une petite pensée toute particulière dans celle d’Yves. Normal c’est mon Amoureux comme me dit Althaea.

Les fameuses coquilles

Les cyclistes prennent la pause, ils sont mitraillés de toute part même par des inconnus. Anne-Marie se trouve au premier plan des photos assise sur le vélo d’Yves une représentation de St Jacques à la main.

Au premier plan. Anne-Marie qui tient l’atelier « La maison de l’Icone »

Et voilà, c’est l’heure du départ, deniers conseils avant de partir : Prenez soin de vous, pas de bêtise, veillez bien les uns sur les autres, Francis attention à ton dos, Yves écoutes ton corps, tu ne fais pas d’imprudence, on te connait.

On prend soin de nos moitie. Françoise règle le casque de Serge

On se sert très fort, les cœurs battent plus vite, les yeux rougissent et les nez entament des petites séries de reniflement. Ils ne partent que 5 semaines mais cela fait toujours drôle de les savoir loin de nous. Nous savons très bien qu’ils ne s’ennuieront pas, ils forment une équipe soudée et solidaire. Quelque part, je suis un peu jalouse de cette intimité et de tous ces supers moments qu’ils vont passer ensemble. Ils ont une chance fabuleuse de pouvoir réaliser ces périples annuels collectivement.

Prends soin de toi Francis

Partez les gars, c’est super ce que vous faites !!!!. Nous qui restons là nous sommes de tout cœur avec vous et je crois que nous sommes votre meilleur soutien au jour le jour car on vous AIME.

Mathilde essaie d’immortaliser la photo du bisou entre Yves et moi, rien n’à faire. Yves n’aime pas se donner en public.

Ma pauvre Mathilde, tu n’y arriveras pas

La place s’est vidée d’un seul coup, ça devient très silencieux. Pendant quelques minutes nous regardons cette descente qui les a happés vers d’autre horizon. Ils sont partis par petit groupe, ils prennent le sens interdit !!! Pour leur première étape, ils ont une soixantaine de kilomètre à pédaler. C’est pour la mise en jambe. Pas mal de belles montées et des faux plats.

Et voilà c’est au tour d’Yves de prendre le départ

Nous échangeons encore quelques temps avec Anne-Marie, je ne sais pas comment nous en sommes arrivées à parler de régime. Peut-être les vacances au Portugal de cet été et la plage. Elle nous vente les bienfaits de la méthode KL qui lui aurait fait perdre 10kg assez facilement. Avec Mathilde on s’est promis de se pencher sur le sujet. Moi, je l’ai fait dès notre retour. « Mon objectif est le regard d’Yves qui sait être très souvent corrosif» et accessoirement me sentir mieux…..

C’est une fois que nous serons arrivés au bas de la rue principale, que nous nous apercevons que nous n’avons pas vu l’enseigne du restaurant « La coquille » où nous voulions manger ce midi.

Enseigne du restaurant ‘la coquille »

Nous demandons où il se trouve et bien sûr il est juste à côté de la Basilique. Nouvelle remontée mais cette fois plus cool. Le restaurant est effectivement presque au sommet de la rue. La salle principale est pleine nous déjeunerons à la cave qui est superbement voutée. Il y fait un peu frais et ça sent une très forte odeur d’humidité. Je n’ai pas très faim, je demande à la serveuse si comme les 3 enfants je peux avoir le menu dit « menu enfant » composé de jambon braisé, gratin dauphinois et crêpe au Nutella plus un verre de grenadine que je vais remplacer par un verre de Chablis blanc. Elle m’explique que les parts sont très petites, ce n’est pas grave cela me suffira très bien. Notre petite tablée est assez turbulente. Nous avons retrouvé le sourire et notre bonne humeur qui avait un peu disparue après le départ de l’équipe. Philippe descend nous voir, il travaille de temps en temps au restaurant en donnant un coup de main à la plonge. Petit coucou rapide car c’est le coup de feu.

Devant moi, le fameux « menu enfant » et son verre de Chablis. Je m’applique à écrire une petite carte pleine de tendresse et de réconfort pour Yves. Je charge Francis de lui remettre ce soir. Je n’ai pas eu le temps de la glisser dans sa valise comme l’an dernier

Il est 14 :15, Francis et Jean-Luc partent avant la fin de repas, ils n’auront pas le temps pour un dessert au grand dam de Francis qui voulait gouter aux poires Bourguignonne. Ils doivent trouver un hébergement pour ce soir. De nouveau se sont les embrassades et cette fois c’est Mathilde qui a les larmes aux yeux et le kleenex à la main. Courage Mathilde ce n’est que quelques semaines…. Avec Françoise nous tentons de la réconforter comme nous pouvons.

La dernière visite avant de rentrée pour Paris sera pour « La ferme du Val Dampierre ». Je voulais expliquer à Althéa le fonctionnement d’un rouet. Il y en avait un dans la salle du restaurant juste à côté de moi. Nous entrons dans un monde chaud, doux et enveloppant, un monde d’aujourd’hui fait de couleur qui n’a pas renoncé au savoir-faire et à la qualité d’autrefois.

L’intérieur de la boutique. En regardant on voit mes futures pelotes de laine

Cette bâtisse historique de Vézelay sert d’écrin à la boutique de Catherine Barré, qui nous offre un vaste échantillon de ses créations en mohair, alpaga et angora, directement issues de la laine de ses 120 chèvres angora et alpacas situées à Saint-Julien-du-Sault. Des tricots entièrement faits main, doux et chauds pour nous envelopper lors des hivers rigoureux : gilets, pulls chatoyants, gants, couvertures, mais aussi des pelotes et des kits pour nos propres créations. Très sympa !

C’est à Saint Julien du Sault, dans l’Yonne, qu’elle élève ses 80 chèvres ANGORA et ses ALPACAS sur des coteaux situés plein sud pour qu’elles profitent au maximum du soleil.

La chèvre ANGORA est originaire de Turquie de la province d’ANKARA autrefois ANGORA : elles portent le nom de leurs origines depuis le 11ième siècle !! Ces chèvres produisent une merveilleuse laine : le MOHAIR. Catherine les tond tous les 6 mois et elle effectue un tri minutieux par microns (grosseurs de la laine) : le mohair des chevreaux est réservé uniquement aux pelotes et le mohair des adultes pour le tissage.

Après le contrôle et validation d’un expert lainier, avec tous les éleveurs français, ils procèdent à la transformation : lavage, peignage, cardage, teinture, tissage. Ils produisent, annuellement, 14 tonnes de laine qu’ils travaillent avec les meilleurs et derniers façonniers européens qui savent rendre le mohair aussi doux, agréable et utile à porter. Sa production arrive de la filature en pelotes ou tissus qu’elle transforme dans son atelier.

Il a vraiment de sublime création, Mathilde se laisserait bien tenter par ce joli pull rose foncé quant à Françoise s’est plutôt un chapeau qui attire son regard. Quant à moi, c’est ce magnifique Pancho rouge. Je me laisse séduire par 8 pelotes de laine « Caresse » teinte violet foncé. J’étais plutôt partie sur un beau vert. Cette couleur n’a pas fait l’unanimité parmi mes amies.

Nous regagnons tranquillement le trafic et c’est vers 16 :00 que nous partons de Vézelay. Nous rentrons doucement vers Paris en suivant la rivière « La Cure » vers Avallon puis l’autoroute.

Tout là-haut ce trouve la ville de Vézelay

Yann est tombé dans les bras de Morphée quelques minutes après notre départ. Quant à Althéa et Kilian, ils ont été sage (enfin presque). Il était temps que l’on arrive afin qu’ils puissent se défouler dans le jardin. C’est en toute fin d’après-midi que Christine et les enfants partent.

Cela fait drôle de nous retrouver toutes les trois après l’agitation de ces deux derniers jours. Je garde Mathilde et Françoise à la maison pour la nuit. Nous passerons une bonne partie de la soirée sur la terrasse à profiter des derniers chauds rayons de soleil. Nous commençons à rédiger le compte-rendu de ces derniers jours tout en dégustant une bonne bouteille de vin blanc et des gougères ramenées de Vézelay.

Nous aussi on a droit à un peu de réconfort Nous pensons très fort à vous

L’atmosphère devient vite joyeuse et détenu. Entre deux commentaires pour le blog nous refaisons le monde. Nous avons passé une soirée des plus agréables. Sympathique de pouvoir parler sans tabou sans se sentir « ni jugé, ni critiqué ».

Voici le premier commentaire des cyclistes qui arrive : « Le camping de Varzy est ouvert, il y a une seule caravane et une petite maison pour les pèlerins. Zut, un seul lit reste disponible, il sera pour Yves. Les autres passeront leur première nuit sous la tente. Etapes 65 km. C’est pour la mise en jambes.

Nous nous moquons gentiment de Serge en pensant à lui demain matin essayant de replier sa tente « 2 seconds EASY 1 personne QUECHUA ». Il n’a pas voulu s’entrainer à la replier !!!!!! Nous l’imaginons dépliée pendant un mois dans le camion.

Nous allons nous coucher vers 23 :00, demain le train de Françoise est à 12 :07 de la gare de Lyon pour Montpelier. C’est Mathilde qui la déposera à la gare.

Bonne nuit à tous