28 Etape – Samedi 20 juin (Villamartin de la Abadia – Sarria) 93 Km

Et là aussi

Serge : 100 000 coups de pédale au soleil : un remake !

Paul-Michel: des cols toute la journée sur des routes en bon état, ça fait du bien aux jambes et au vélo qui n’aime pas les chemins. Malgré tout, zéro crevaison pour l’instant, je touche du bois !

La cordillera Cantabrica est bientôt vaincue.

Bernadette ,tout est vrai ,les cols même long et difficiles avec des vues a 360 degré, la tentation est forte pour s’arrêter et prendre des photos ,mais remonter sur le vélo en pleine côte fais réfléchir ,super étape avec soleil et beauté de la nature (c’est ça le chemin de Compostelle ) rencontres et « beun Camino » quelques discutions sympas avec d’autres cyclos et marcheurs, les nationalités se mélangent ,et tout ce monde est heureux, nous sommes à 140 km de St Jacques de Compostelle ,

Jean Luc : Encore une fois on est confronté à la gentillesse et la patience des Espagnols, à Pon ferrada recherche d’un produit pour Michel, Ils se mettent en 4 pour vous aider. Pour la petite histoire, antioxydant se dit antioxydant en Espagnol cela ne s’invente pas !

 la nuit :

Camping très calme si la structure est un peu petite pour 5, cela reste très convenable pour le prix, avec toilettes handicapé et très propre.

 Le temps :

Ensoleillé frais le matin (20° tout de même) mais on tape, je pense, les 35° vers 16 h 00.

Le gîte du soir :

Alors là, on revient à nos vieux démons de la deuxième nuit sans femme « sous la tente », mais celle-ci est du genre militaire en toile marron mais bien arrangée, spartiate, il faut dire que le prix avec le camping-car 53€ défit toute concurrence. Les sanitaires sont corrects   mais mériteraient peut-être un coup de nettoyage. Le tout sous les chênes verts très agréable et frais.

Sympa on est tous les cinq. Les ronfleurs ne réveilleront que nous

Le résumé de l’étape :

Une mémorable étape, sur tous les plans ! Certainement la deuxième plus belle étape (la première étant celle d’hier), 93 km de pédalage extrême avec le franchissement de 3 cols. (1^er col 1300m d’O cebreiro Ga, 2^ème col 1270m San Roque, 3^ème col 1335m do Poio).

Et de trois… le dernier de la journée, HEUREUSEMENT !!

Des vues à 360° et une récompense une belle descente à 7% sur plus 10km. Mais avant, nous avons le surprise de découvrir des cols et des descentes en passant par toutes sortes de chemins pour atteindre des hameaux où la vie semble être quelque peu figée. Nous sommes arrivés ensuite dans une partie où la lande est dominante, la route est moins pentue, mais de nombreux raidillons nous attendaient encore. Dans cette dernière et longue partie de l’ascension, en levant la tête, nous cherchions à anticiper sur le tracé de la route au loin en essayant d’imaginer la suite, pour savoir à quel moment nous serions proches du sommet.

C’est lorsque nous avons aperçu l’Eglise Santa Maria la Real du XI^ème siècle signe que nous avions terminé cette montée. Ca y est, nous voici devant la borne qui indique le début de la Galicia.

Nous entrons en Galicia

Quelques centaines de mètres pour arriver à O Cebreiro. Haut lieu touristique et spirituel, ce village se situe à 1 300 m d’altitude. Magnifique, avec ses petites maisons en pierres, toutes resserrées autour de l’Eglise.

Un miracle a eu lieu dans cette église en l’an 1300. « Un jour d’hivers, alors que la tempête faisait rage et que la neige recouvrait tout, jusqu’aux toits des maisons, un berger, comme tous les jours, était venu assister à la messe du matin. Le prêtre, tout en consacrant le pain et le vin, intérieurement, se moquait, pensait « faut-il être naïf pour risquer sa vie pour seulement un peu de pain et de vin ». Aussitôt, l’hostie se transforma en chair et le vin en sang. Le calice du miracle est toujours conservé dans l’église.

Nous découvrons aussi une des formes d’habitats des plus anciens: des chaumières galiciennes ou plus exactement des pallozas

Ce sont des chaumières, héritées de la Préhistoire, de forme circulaire. Les murs, en pierre, sont peu élevés, et les toits, prédominants, sont coniques .La couverture est faite de paille de seigle cousu avec des liens de genets. Ce chaume isole de la neige et du froid. Les fenêtres sont très petites et les portes sont basses.

A partir d’O Cebreiro, nous sommes désormais sur une grande route la LU 634.il y a bien un replat qui nous conduit au premier petit hameau, Linares (1264m). La vue est dégagée et splendide suivi d’une montée assez raide. Nous arrivons au col de San Roque.

On y est arrivé !!

Au sommet une grande statue de bronze d’un pèlerin figé pour l’éternité, semble résister au vent violent en tenant son chapeau. Ce n’est qu’après cette seconde montée plus raide encore, que s’amorce une descente. Puis enfin le dernier col de la journée à 1 337 m le col de l’Alto do Poio, la descente se fait plus nette, et même par un passage ombragé assez agréable.

Petit coup de blues à Samos qui devait être la ville d’étape, Tic et Tac (anciennement Tom et Tom) nous annoncent 11km de plus pour arriver enfin dans un charmant petit camping à Sarria.

Et voila… 11km a faire en plus. Merci TIC et TAC

Sur le moment, nous leur en voulons un peu, cela doit être accentué par la fatigue de l’étape. Une bonne bière(s) pour nous remettre de toutes ses émotions et tout ira beaucoup mieux….

Vu du camion cette étape fut la plus belle, longue vallée encaissée où la route joue avec les viaducs de l’autoroute dans un paysage extraordinaire et des petits villages inscrits dans les courbes de la vallée qui nous demandent que de faire une pause. Arrivée au sommet au grand soleil avec un petit vent bien venu qui nous force à nous arrêter pour pique-niquer. Enfin pique-niquer ! Table, chaises auvent pour se protéger du soleil, pain frais sinon les chauffeurs se font engueuler, 2 types de jambon, saucisson, pâté, tomate, salade, chips, fromage, dessert et café accompagné de rouge, blanc, eau con glass ou sin et 3 beurres différents con sal ou sin, oméga 3 pour le régime évidemment, Merci Bernadette. Enfin quelque chose de léger pour sportif, sur le pouce, on échappe à l’apéro où ils ont oubliés « Oh les cons » dirait Michel. Mais après deux autres cols et 50 Km (Sourires des chauffeurs). L’après-midi se passe avec des points de vue pouvant porter à 80 à 100 Km sur les montagnes et les vallées : époustouflant.

Toi aussi Jean-Luc, tu vas pas y échapper

Nous commençons à réaliser l’ampleur de notre chemin. Santiago est très proche maintenant, nous avons eu la chance d’admirer tant de belles choses, la beauté de la nature que nous avons parcourue ces dernières semaines….. L’émotion n’est pas loin, qu’est-ce que cela va être, lorsque nous atteindrons notre but.