Adieu Saint Jean Pied de Port, capital de la Basse Navarre et bonjour l’Espagne. Voilà, il ne reste plus à notre équipe qu’à franchir les Pyrénées et à parcourir 900 km pour atteindre la commune galicienne de Saint Jacques de Compostelle à l’extrême Nord-Ouest de l’Espagne, via la voie dite : « chemin français ». Ils vont s’élancer vers les cols de Cize via la porte d’Espagne pour suivre le Camino francés (chemin) au-delà des Pyrénées.
Le Camino francés fut appelé ainsi parce qu’il était majoritairement parcouru par des pèlerins venant d’outre Pyrénées, mais aussi parce que de nombreux Francs vinrent s’y installer. Les multiples hôpitaux, ponts et monastères qui jalonnent cette route témoignent de son passé prestigieux.
Il est la plus pratiqué des chemins espagnols. En 2009, sur 145 877 pèlerins arrivés à Santiago, 113 001 avaient emprunté cet itinéraire. Aussi riche en monuments qu’en rencontres, il laissera à nos voyageurs un souvenir impérissable..
Là, les attendes l’une des étapes les plus difficiles du Chemin de Saint Jacques de Compostelle : 28km de montée, 1300 mètres de dénivelé plus quelques heures de pédales dans les jambes et dans les bras pour Yves…… Mais cela restera surement l’une des plus belles avec ces magnifiques vues sur la chaine des Pyrénées. Outre le franchissement des Pyrénées, nos cyclistes pédaleront sur les pas des troupes de Charlemagne et le souvenir de Roland, des guerres Napoléoniennes, le passage des Romains, les voies de transhumance empruntées dès la nuit des temps à vos jours.
Les pensées positives de l’équipe :
Jean Luc : Même en voiture cela semble dur, mais cela devient vexant de se faire doubler dans les descentes par les vélos. La route est magnifique.
La nuit :
Encore une nuit sympathique, même si ce n’est pas aussi spacieux que certain des bungalows que l’on a loués. Pour un 4 étoiles (certainement à cause de la piscine) certaines faiblesses eau chaude en panne, éclairage extérieure en panne, manque les éléments pour la vaisselle…
Pour Jean Luc soirée de panique, perte aux boules, perte au tarot égal la vaisselle (Qui a encore inventé cette règle idiote ?)
Le temps :
Malgré la couverture nuageuse du matin bienvenue pour les cyclistes. Temps ensoleillé et chaud dans les 30° dans l’après-midi compensé par un petit vent dos très agréable.
Le gîte du soir :
Dans une « Alberge » chambre, 10 personnes, confortable salle de bain et toilettes dans la chambre, 16 € petit déjeuner compris.
L’arrivée en Espagne, encore une expérience, Phrase d’Yves « Jean-Luc tu vas devant et tu nous trouves quelque chose de sympathique » BRAVO moi qui était inquiet c’est gagner, mais les gens nous accueille avec gentillesse et beaucoup d’effort pour parler Français. OUF.
le résumé de l’étape :
Départ de bonne heure pour gravir le col de Roncevaux avant les grandes chaleurs, l’excitation est à son comble et aussi l’appréhension car il nous faudra monter pendant 25km!
Nous roulons depuis une bonne dizaine de km mais ne rencontrons qu’une succession de bosses et descentes, nous n’avons pas encore attaqué la vrai difficulté. Juste après la frontière espagnole commence l’ascension ; 18km avec une pente moyenne à 5% sans interruption. Ce qui sera difficile c’est la longueur de la montée, pas un seul moment de répit, avec mon hand bike je choisis la vitesse la plus faible et arrive au bout de trois heures de « main-dalage » au sommet. Je ne regrette pas d’avoir installé la barre de poussée (toujours fabriquée avec un pied de planche à repasser) sur mon hand bike ce qui a permis à Serge et Michel de l’utiliser dans les moments difficiles pour arriver tous ensemble au sommet. La récompense était au rendez-vous, un spectacle magnifique sur la chaine des Pyrénées nous attendait.
Prenons notre petite leçon d’histoire :
Je vais vous raconter la légende de Roland
Le 15 août 778, une armée franque est attaquée par des montagnards basques dans le col de Roncevaux, dans les Pyrénées occidentales.
L’armée, sous le commandement du roi Charles 1er, futur empereur Charlemagne, revient d’une expédition contre les musulmans d’Espagne.
Au passage des Pyrénées, les hommes et les bêtes empruntent en file indienne le col de Roncevaux aux pentes escarpées.
Les montagnards de la région, des Basques insoumis, profitent de la situation pour attaquer et piller une colonne de ravitaillement, à l’arrière-garde de l’armée. Ils se dispersent aussitôt sans laisser au roi le temps de se retourner.
Cet incident est signalé dans les Annales royales, chronique du règne de Charlemagne où l’on évoque la mort de quelques nobles dont le comte Roland, obscur préfet de la marche de Bretagne.
Cette histoire se transmit de bouche à oreille pendant des siècles par les troubadours, poètes itinérants, si bien qu’aux alentours de l’an 1100 fut composée la Chanson de Roland commémorant ce fait militaire sans importance qui avait prit des allures mythiques. Cet hymne poétique marque le véritable début de la littérature française. Ce sera la Chanson de Roland, plus célèbre poème du Moyen Âge.
Voici comment naquit la légende de Roland
La mort de ce dernier à l’issue de la bataille de Roncevaux — le 15 août 778 — lors de la résistance héroïque de l’arrière-garde de Charlemagne contre les Maures musulmans marque la fin de son épopée en Espagne. La bataille de Roncevaux prit place dans le cadre de la Reconquista.
Le chevalier Olivier, grand ami de Roland, signale une large troupe maure approchant l’arrière-garde (certains historiens modernes ont avancés l’hypothèse que cette troupe aurait plutôt été basque ou gasconne). Il demande à Roland de sonner du cor pour avertir Charlemagne. Roland préfère mourir en guerrier plutôt que de se déshonorer en appelant à l’aide. Les hommes de Roland se battent contre une force cent fois supérieure à la leur. Les troupes de Roland mettent toutes leurs forces pour terrasser l’ennemi mais ils ne sont pas assez. Lorsqu’il ne reste plus que soixante combattants, Roland fait sonner son olifant tellement fort qu’il se crève les tympans.
Charlemagne, pressentant le pire, chevauche vers le lieu de l’embuscade. Tous les chevaliers de Roland meurent, mais ils réussissent à faire fuir l’armée maure. Avant que Charlemagne ne puisse rejoindre la bataille, l’assaillant a déjà fui.
Sentant sa fin approcher, Roland tenta de briser son épée (Durandal) sur un rocher, pour éviter qu’elle ne soit prise par l’ennemi. Mais la lame flamboyante resta intacte et fit éclater la roche sans même s’ébrécher, ouvrant la Brèche de Roland.
La légende veut que Roland ait alors appelé l’archange Saint Michel à l’aide, puis lancé l’épée vers la vallée. Celle-ci traversa alors miraculeusement plusieurs centaines de kilomètres avant de se ficher dans le rocher de Notre-Dame de Rocamadour (Jacques Cartier y a déjà été en pèlerinage) où on peut encore l’admirer aujourd’hui.
Roland s’allonge face à l’Espagne pour mourir et c’est alors que saint Michel, saint Gabriel et un chérubin l’emportent vers le paradis.
Charlemagne finit par défaire les forces musulmanes restantes pour venger son champion avant de rentrer tristement à Aix-la-Chapelle. Là, il doit apprendre la triste nouvelle à la belle Aude, sœur d’Olivier et fiancée de Roland, qui meurt sur le coup à cette annonce.
La Brèche de Roland est une impressionnante trouée de 40 m de large et de 100 m de haut s’ouvrant dans les falaises situées au-dessus du Cirque de Gavarnie dans les Pyrénées. Située à une altitude de plus de 2 800 m, elle marque la frontière entre la France et l’Espagne.
Commence alors la descente sur Zubiri, pour l’hébergement, enfin ce que nous croyions car au programme il y avait encore 2 cols à franchir. Les jambes et les bras commencent à être lourds mais nous arrivons tous à destination content et fier de notre étape.
Les commentaires, les humeurs:
On a quitté la France celle-ci est magnifique vu à la vitesse du vélo, elle mérite des escales plus longues pour en profiter (on a envie de revenir pour approfondir des relations qui aurait pu se créer), l’avantage de ce moyen de transport est de bien voir les différences entre les modes de vie, les habitats et l’influence dans la construction notamment des églises. Cela se rapproche de la marche à pied avec un côté plus fugitif qui permet de mieux voir les macro-évolutions, contrairement à la marche qui permet de percevoir les détails avec une meilleure perception des habitants.
Absent depuis quelques jours et sans ordinateur, je ne vous suivais plus
Heureux de voir que tout va bien malgré le temps parfois instable et vous devez tous être dans une forme olympique
A bientôt et vous me raconterez lors de notre prochaine rencontre.
Georges